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John REWALD

Né à Berlin en 1912 dans une famille juive sous le nom de Gustav Rewald, il est mort à New York en 1994. Sa jeunesse se passe en Allemagne où il commence des études supérieures en Histoire de l’art.

Alors qu’il est à Paris depuis 1932 dans le cadre de ses études, l’accession d’Hitler au pouvoir en 1933 pousse sa famille à quitter l’Allemagne pour Londres. Il choisit, quant à lui, de rester à Paris pour poursuivre ses études.

Pendant ce séjour en France dans les années 30, il fait la connaissance de Leo Marchutz lui-même peintre et grand admirateur de l’œuvre de Cézanne. Installé à Château Noir au Tholonet, Leo Marchutz l’accueille pour de fréquents et longs séjours à partir de 1933.  Quand il découvre le Tholonet, la Sainte Victoire, les paysages cézanniens, John Rewald est immédiatement séduit par la beauté des lieux et l’enthousiasme de Leo Marchutz pour l’œuvre de Cézanne. Se promenant en compagnie de Leo Marchutz, il cherche alors à photographier tous les motifs cézanniens.  Il forme avec Leo Marchutz et Fritz Novotny, historien d’art autrichien, un trio de passionnés et commence avec eux des recherches sur Cézanne. Prenant la suite d’un historien d’art italien, Lionello Venturi , qui avait commencé en 1936 la rédaction d’un catalogue raisonné de l’œuvre de Cézanne, John Rewald se lance dans un travail qui va s’étaler sur de très nombreuses années et qu’il ne pourra pas achever avant sa mort.  Son assistant Walter Feilchenfeldt et Jayne Warman en poursuivront la rédaction  et le catalogue ne sera publié qu’en 1996.  

John Rewald présente en 1936 à la Sorbonne une thèse de Doctorat sur les relations entre Cézanne et Zola.

En 1939, à cause de sa nationalité allemande, il est considéré comme ennemi et interné quelques mois dans un camp. En 1941 il parvient à quitter la France pour les Etats-Unis où il devient citoyen américain.

John Rewald commence alors une carrière d’historien d’art, devient professeur d’université, organise de nombreuses expositions et conseille des grands collectionneurs américains pour l’achat d’œuvres de peintres français impressionnistes et post-impressionnistes qu’il connaît très bien depuis son séjour en France.

En 1946 il publie un ouvrage, Histoire de l’impressionnisme,  qui est accueilli très favorablement par la critique. A chaque nouvelle édition, il enrichit son ouvrage qui fait référence sur ce sujet. Dix ans plus tard, en 1956, il publie une Histoire du post-impressionnisme.

Bien qu’il soit aux Etats-Unis, John Rewald n’oublie pas Cézanne dont il devient, au fil du temps, un très grand spécialiste. Il écrit de nombreux ouvrages sur Cézanne.

John Rewald organise également de nombreuses expositions autour de l’œuvre de Cézanne. En 1956, il participe activement avec Leo Marchutz à l’organisation de la première grande exposition à Aix en Provence, au Pavillon Vendôme, pour le cinquantenaire de la mort de Cézanne. (Compte tenu du manque de reconnaissance de Cézanne à Aix en Provence, l’exposition pour le centenaire de la naissance du peintre avait été organisée en 1939 à Lyon !) Il organise d’autres expositions comme, par exemple, la très grande rétrospective au MoMA de New York en 1979.

Avec James Lord, un autre historien d’art, John Rewald crée le «Cezanne Memorial Committee» pour récolter des dons et pouvoir racheter en 1954 aux héritiers de Marcel Provence, un passionné de culture provençale et ardent «défenseur» lui aussi de Cézanne, l’Atelier des Lauves. Il l’offre la même année à l’Université d’Aix en Provence Une plaque en témoigne : «ATELIER DE CEZANNE OFFERT A L’UNIVERSITE D’AIX EN PROVENCE PAR DES ADMIRATEURS AMERICAINS». L’Atelier des Lauves est cédé  à la Ville en 1969. Ouvert au public depuis 1954, il est classé pour être définitivement protégé. Il fait l’objet d’une grande restauration  pour l’exposition de 2025.

En 1984, John Rewald reçoit la médaille d’or de citoyen d’honneur de la ville d’Aix en Provence. Décédé en 1994, ses cendres sont déposées, selon ses dernières volontés,  au cimetière Saint Pierre à Aix en Provence près de la tombe de Cézanne. La Ville a attribué son nom à une place sur l’ancien site de la Caserne Forbin, lui qui a tant fait tout au long de sa vie pour la connaissance de Cézanne.


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