Les Lavandières

Avez-vous déjà imaginé le travail des lavandières, ces femmes qui étaient chargées de laver le linge au temps de Cezanne ?

C’est un des métiers exercés par les femmes au 19ème siècle. Le lavage du linge à l’extérieur a été une activité importante jusqu’à l’arrivée de l’eau dans tous les lieux d’habitation.

Au 19ème siècle, le lavage se faisait souvent dans un premier temps à la maison dans un baquet rempli d’eau chaude avec de la cendre ou avec du savon (surtout dans la 2ème moitié du siècle parce qu’avant il était très cher). Le rinçage à l’eau courante se faisait soit à la rivière comme sur la photo soit au lavoir. La brouette qu’on distingue sur la gauche servait à transporter le linge. On utilisait parfois aussi une charrette. Que ce soit au bord de la rivière ou au lavoir les femmes étaient à genoux. Parfois une caisse en bois tapissée au fond améliorait un peu la situation mais leur travail restait très pénible.

Le lavoir, alimenté par une source ou le captage de l’eau d’une rivière, était un lieu de vie sociale très important dans les villes et les villages. Les lavandières y passaient beaucoup de temps. Elles s’y retrouvaient pour discuter entre elles, échanger des nouvelles. C’était aussi le lieu de commérages et de médisances… Si l’ambiance était le plus souvent joyeuse il y avait aussi des rivalités pour avoir, par exemple, la meilleure place près du feu qui chauffait l’eau.

Même si un premier lavoir municipal avait été édifié à Aix au 18ème siècle pour que les fontaines ne soient plus utilisées pour le lavage du linge, c’est surtout au 19ème siècle que de nombreux lavoirs (et bains publics) ont été construits en lien en particulier avec une loi votée en 1851. Cette loi avait pour objectif de développer l’hygiène, les habitudes de propreté pour la population et de rendre moins pénible le travail des lavandières avec des bassins plus élevés et couverts et de combattre l’insalubrité des logements avec la possibilité d’étendre le linge au lavoir.

Il y a eu, par exemple, en 1878 l’ouverture, grâce à un legs d’un aixois, Etienne Reynier, d’un lavoir public et gratuit et des bains réservés aux personnes de condition modeste. Ils étaient situés sur le site de l’actuelle Résidence Sans Souci, boulevard Jean Jaurès.

Les vestiges d’un autre grand lavoir construit à Aix au 19ème siècle et abandonné en 1955 existent encore sur le site de la congrégation Saint Thomas de Villeneuve. 

La Traverse du Lavoir de Grand-Mère reste aussi une trace de ce passé.

En provençal, « lavoir » se dit «lavadou» ou «lavandou». De là vient le nom de la commune du Lavandou dans le Var.


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